Cette année, le Comité des Bouches-du-Rhône organise la 40e édition du Super challenge, une compétition d’athlétisme proposant un grand nombre de courses hors-stade. L’occasion de présenter cette belle manifestation populaire qui se déroule désormais dans toute la région et d’expliquer pourquoi elle rencontre autant de succès…
Le 6 novembre dernier, la commune de Roquefort-la-Bédoule (Bouches-du-Rhône) et le club le Lièvre et la tortue organisaient la 27e Ronde des vignes. Cette épreuve d’athlétisme est une étape du Super challenge FSGT qui célèbre, en 2022, sa quarantième édition…
« Il s'agit d'une compétition de course à pied créée en 1981 par la FSGT 13 », précise Gérard Malagoli, responsable au sein de l’ASMVP (Association sportive marseillaise du Vieux-Port), du Comité des Bouches-du-Rhône et de la Ligue Sud Provence-Alpes-Côte-d’Azur (ainsi qu’à la Commission fédérale des activités athlétiques) et surtout principale cheville ouvrière de cet événement.
« À cette époque, les épreuves hors-stade commençaient tout juste à se démocratiser. Les membres de la Commission départementale d’athlétisme de la FSGT 13 ont donc eu l’idée de faire un challenge. »
Aujourd’hui, le Super challenge propose aux amateurs et aux amatrices de la discipline de participer à des courses presque toutes les semaines et aux quatre coins de la région. Les coureur·ses (ainsi que les clubs comme on peut le lire dans l’encadré plus bas) qui y prennent part marquent des points selon leur classement à l’arrivée des épreuves et « on garde leurs sept meilleurs résultats », poursuit ce bénévole.
« À la fin, les trois premiers de chaque catégorie, des juniors aux vétérans 5, sont récompensés. »
Des courses qui plaisent
Chaque année, des milliers de participant·es sont recensé·es lors du Super challenge. Un chiffre impressionnant qui s’explique notamment par la diversité des courses proposées… En effet, si les premiers calendriers de la compétition comportaient essentiellement des épreuves sur route, leur composition a désormais bien changé explique Gérard Malagoli :
« Puisqu’il est de plus en plus difficile de mettre en place des courses sur route, nombreux sont les clubs à proposer des cross ou des trails en pleine nature. La montagne n’étant pas très loin, nous avons aussi rajouté des manifestations avec des dénivelés importants, et sans oublier de la piste. »
« Chacun a sa spécialité, mais il y en a pour tous les goûts », ajoute Éric Benayoun, membre du club Courir en France marathonien situé à Marseille.
« Et cela peut même créer des passions chez certains. »
« Coureuse sur route depuis 2013, j’avais quelques appréhensions par rapport au trail, mais j’ai finalement eu envie d’essayer avec le challenge, et je prends maintenant beaucoup de plaisir lors des épreuves de ce type », confirme Irène Gorban (ASMVP).
En outre, le format de l’événement est très apprécié. « Contrairement aux courses " classiques ", les participants peuvent se confronter sur toute une saison », indique Aurélien Saujat, chef de projet au sein du Comité des Bouches-du-Rhône.
« On peut être tenté de faire telle ou telle épreuve en fonction des points qu’elle rapporte et de sa forme du moment. C’est, au final, très stratégique. »
Autre aspect positif régulièrement cité par les personnes interrogées : les déplacements. Car si le Super challenge se limitait autrefois au département des Bouches-du-Rhône, il possède aujourd'hui des étapes dans les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes et même la Corse !
Les coureurs et les coureuses ont donc l’occasion de voyager dans toute la région et c’est quelque chose de particulièrement apprécié. « On se déplace souvent entre membres d’un même club et parfois avec nos familles », témoigne Raymond Fernandez, le président et l’entraîneur d’E13M (Endurance 13 Marseille).
« Cela permet de créer une belle vie associative. »
Quant à la convivialité, elle fait évidemment partie intégrante du challenge. Selon Serge Sanchez, adhérent du TCN (Team Chaupsaur Nature) dans les Hautes-Alpes, il « faut certes se bagarrer pour marquer des points, mais il y a toujours un bon esprit entre les concurrents. On se connaît bien et on fait souvent la fête ensemble après l’effort. »
« C’est vraiment pour le loisir », soutient une coureuse engagée sur l’édition 2022.
« On est tous de différents univers, de différentes professions, de différentes générations... Et on se retrouve au même niveau sur la ligne de départ et même pendant la course. On s’encourage, on se sert les coudes, tout en essayant d’aller chercher le meilleur de nous même ! »
Les courses du Super challenge étant ouvertes à tou·tes, nombreux et nombreuses sont ceux·elles à en avoir profité pour découvrir la FSGT et ses valeurs. Et cela a permis au Comité des Bouches-du-Rhône de multiplier son nombre de pratiquant·es d’athlétisme hors-stade. « Nous sommes en effet passés de 150 coureurs à plus de 1500 répartis dans une soixantaine de clubs », affirme Gérard Malagoli.
Belle relance en 2022
Si le nombre de participations au Super challenge tournait autour de 16 000 par an aux débuts des années 2000, il a commencé à dépasser les 40 000 à partir de 2013 (avec un pic à 47 000 en 2014) avant de s’effondrer en 2020 et en 2021. La raison ? La crise sanitaire, bien sûr…
« L’épidémie de Covid-19 nous a fait beaucoup de mal », reconnaît Gérard Malagoli.
« Énormément de courses n’ont pas pu se dérouler à cause des restrictions et la 40e édition de la manifestation, prévue en 2021, a dû être décalée d’une année. Mais le retour à la normale se fait sentir cette saison, et le nombre de participations approchait déjà les 30 000 début novembre. »
« La reprise a été un vrai plaisir », jure Raymond Fernandez d’E13M.
« Les gens étaient heureux de se retrouver, ça a fait du bien à tout le monde. »
« L’organisation du Super challenge a donné aux gens l’envie de recourir, de reprendre des licences », enchaîne Irène Gorban de l’Association sportive marseillaise du Vieux-Port.
Si « 2022 est une belle année », dixit Serge Sanchez (TCN), les organisateurs et les organisatrices du challenge veulent en faire plus. « Revenir à la fréquentation que nous avons connu avant la crise sanitaire, mais aussi trouver de nouvelles épreuves, augmenter la participation des licenciés habitant hors des Bouches-du-Rhône et attirer plus de féminines, qui représentent désormais un tiers des participants, et d’enfants », liste Gérard Malagoli.
En attendant, les coureurs et les coureuses peuvent toujours prendre part à des courses de qualité comme celle qui était justement organisée par le Lièvre et la tortue le 6 novembre à Roquefort-la-Bédoule. Cette 27e Ronde des vignes proposait trois parcours de cinq, dix et quatorze kilomètres et « on a eu 1400 inscrits », révèle Richard Marradi, son président.
« On est victime de notre succès, mais quand on voit les sourires qu’avaient les gamins au départ et les parents à l’arrivée, on se dit que c’était du bon boulot et que ça en valait la peine... »
Rendez-vous donc en 2023 pour la prochaine Ronde et la 41e édition du Super challenge !
KM42.195 Marseille :
Marathon & Super challenge !
3 questions à Christian Gueyraud, président du club KM42.195 Marseille qui a remporté les dernières éditions du Super challenge FSGT par équipes…
Comment est née votre association ?
Christian Gueyraud : KM42.195 Marseille a été créé en 2006. Le but de ce club, qui compte actuellement 32 adhérents adultes, est de donner envie aux gens de prendre part à un marathon. On peut dire que ça marche plutôt bien puisque nous avons déjà converti plus d’une soixantaine de personnes à cette autre approche de la course à pied.
Quel rapport avec le Super challenge ?
Christian Gueyraud : Pour faire des marathons, il faut s’entraîner régulièrement en participant à des épreuves ! Mais nous nous engageons aussi dans le Super challenge parce que nous apprécions la grande variété des courses proposées et la possibilité de se déplacer dans toute la région et même en Corse… On précise d’ailleurs que l’on organise également le Trail des eaux vives. Cela se passe dans le Parc des Calanques et 340 coureurs étaient présents lors de l’édition 2022.
Depuis 2016, vous finissez en tête du classement par équipes.
est-ce un objectif ?
Christian Gueyraud : La première victoire n’était pas recherchée, elle est venue comme ça. Une fois qu’il y a les résultats, la motivation pour rester en haut vient évidemment, mais ce n’est pas le but premier du club. Nous souhaitons surtout vivre des bons moments ensemble, pendant et en dehors des courses.
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