Responsable du collège boxe anglaise au sein de la CFA Scam, Bernard Muller fait un point sur l’état de forme de cette discipline à la FSGT.
Avant de débuter cet entretien, pourriez-vous nous parler de votre lien avec la boxe anglaise et la FSGT ?
Bernard Muller : Baignant dans le monde du noble art depuis tout-petit grâce à ma famille, j’ai fondé le Boxing club Joeuf (BCJ), situé en Meurthe-et-Moselle, en 1973. L’association a rejoint la fédération en 2005, et nous avons été accueillis comme des rois. À la FSGT, j’ai rencontré des gens très intéressants. Ils m’ont rapidement permis d’intégrer la commission fédérale d’activités sports de combat et arts martiaux (CFA Scam), et d’organiser de nombreuses compétitions locales et nationales de boxe anglaise. Aujourd’hui, je reste toujours très impliqué au sein du BCJ, qui compte une centaine d’adhérents, et j’occupe également des fonctions dans le comité régional Grand Est FSGT.
Vous êtes le responsable du collège boxe anglaise FSGT. Quel est son rôle ?
Bernard Muller : Faisant partie intégrante de la CFA Scam, le collège possède plusieurs missions. Une d’entre d’elles est de mettre en place les épreuves nationales de la discipline chaque année. La dernière en date est l’Open de France, qui s’est déroulé à Joeuf le 18 novembre 2023. Sur place, plus d’une quarantaine de boxeurs et boxeuses, âgés de 15 à 33 ans, se sont affrontés devant 300 spectateurs. Plusieurs jeunes en situation de handicap étaient également présents, et ils ont pu enfiler les gants comme les autres. Ce fut un moment inoubliable ! La structure est aussi chargée de la rédaction d’un règlement, que les clubs organisant des compétitions locales, départementales ou régionales de boxe anglaise doivent impérativement respecter, à l’instar de la charte des sports de combat et arts martiaux de la commission fédérale. Enfin, le collège, notamment à travers l’action de trois de ses membres - Lucien Daubin et Kévin Curien du Grand Est et Mathieu Gomez de la région Auvergne-Rhône-Alpes -, œuvre pour former les entraîneurs de nos associations.
Combien de pratiquant·es et de clubs compte la boxe anglaise FSGT ?
Bernard Muller : Dans la fédération, on estime à 1 500 le nombre de boxeurs et boxeuses. Quant aux associations proposant cette discipline, on en dénombrerait environ 80. C’est un chiffre tout à fait correct, mais nous pourrions faire beaucoup mieux… Si on trouve des pratiquants de boxe anglaise sur tout le territoire, les régions les plus dynamiques sont le Grand Est, les Hauts-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes. Les jeunes représentent une grande partie de nos licenciés, et il y a environ 15 % de féminines.
La boxe anglaise conserve-t-elle cette aura si particulière ? Aujourd’hui, les amateur·rices de sports de combat semblent plutôt se tourner vers le MMA…
Bernard Muller : La boxe est une discipline historique ! Nous en avons toujours fait à la FSGT, j’ai par exemple récemment discuté avec un ancien boxeur qui a pris part à un fédéral dans les années 1950, et nous en ferons toujours… Elle est peut-être un peu moins populaire que d’autres pratiques en ce moment, mais elle séduit encore de nombreuses personnes. Ces dernières sont attirées par un sport à la fois très athlétique et disposant d’une réglementation particulièrement stricte. En effet ; on ne peut se servir que de ses poings et seuls le torse et la tête peuvent être touchés. La FSGT est même allée plus loin en interdisant la recherche de KO lors de ses épreuves. Cette règle, avec laquelle nos arbitres ne plaisantent pas, permet ainsi à tous les publics de pouvoir monter le ring.
Vous expliquiez précédemment que la boxe anglaise FSGT pourrait faire mieux. Avez-vous déjà certaines pistes ?
Bernard Muller : Il faut continuer à organiser des compétitions fédérales, et que celles-ci comportent des boxeurs de toute la France. Mais certaines régions, possédant pourtant de nombreux pratiquants, ne sont jamais représentées aux épreuves nationales… À nous, avec l’aide du siège fédéral de la FSGT et des comités, d’arriver à (re)créer du lien avec les clubs de boxe de ces régions. Continuer le travail enclenché sur la formation est également très important. Cela permet d’avoir des entraîneurs qui mettent l’accent sur une boxe anglaise éducative et populaire, et qui inculquent les bonnes valeurs à celles et ceux qui souhaitent combattre. Deux éléments essentiels dans le développement de la pratique.
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