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Le sport : aide essentielle à la transition

Dernière mise à jour : 31 juil.

Chaque année, des personnes décident de changer de genre en entamant un parcours de transition. Et une activité physique régulière est utile pour accompagner ce processus… 

 

© Paul Burckel 

Pour les personnes trans, les activités physiques et sportives sont des alliées fidèles. Évidemment parce qu'elles contribuent à la prévention de nombreuses maladies et au bien-être général, mais également parce qu’elles jouent un rôle essentiel lors des parcours de transition…


Avant de développer notre sujet, des précisions sont néanmoins nécessaires. Selon Amnesty international, une personne trans est un individu dont « l’expression de genre et/ou l’identité de genre s’écarte des attentes traditionnelles reposant sur le sexe assigné à la naissance ». Cette « divergence » peut survenir à n’importe quel âge. Ekaterina, une femme trans (assignée homme à la naissance, donc) approchant la cinquantaine, nous assure ainsi qu’elle « rêvait déjà de porter des robes à la place de ses pantalons dans sa plus tendre enfance ».    


Si les personnes trans ne se reconnaissent pas toutes dans le système homme/femme, nombreuses sont celles qui prennent la décision de changer de genre. Et cela passe par une hormonothérapie de transition… L’objectif de cette étape durant plusieurs années est le « développement des caractères sexuels du genre souhaité et la réduction de ceux du sexe biologique », indique le docteur Nicolaï Johnson, endocrinologue à Paris.


Les traitements hormonaux féminisants comprennent la prise d’œstrogènes, des hormones essentiellement secrétées par les femmes biologiques. « Leur utilisation ne freinant pas la testostérone chez les hommes, des anti-androgéniques doivent toutefois être associés », précise le Dr Johnson. Les bénéfices attendus sont un développement mammaire, une redistribution de graisses et la diminution de la pilosité. 


Outre des médicaments destinés à interrompre les saignements menstruels, les traitements hormonaux masculinisants passent, eux, par l’administration de testostérone. Cette hormone permet l’apparition de certains caractères masculins spécifiques. À terme, on observe donc un développement pileux et de la masse musculaire chez les hommes trans, mais également une réduction de leur masse grasse et une augmentation de leur force. 

 

Réduire les risques cardiovasculaires

 

Et le sport dans tout cela ? « Les personnes souhaitant entamer un parcours de transition ou l’ayant déjà débuté ont tout intérêt à pratiquer une activité physique régulière », répond le docteur Nicolaï Johnson.

« La première raison à cela est qu’une hormonothérapie va, comme la puberté, entraîner une importante dépense énergétique pour le corps. Ce dernier doit donc se trouver dans un bon état de forme. »

S’il est encore compliqué d’établir la responsabilité directe de tous les traitements hormonaux féminisants, des études ont montré que les femmes trans sont davantage victimes d’accidents vasculaires que le reste de la population… Du côté des hommes trans, la testostérone provoque une augmentation du cholestérol et des triglycérides, et donc des problèmes cardiovasculaires. « La polyglobulie est un autre effet secondaire de la supplémentation de cette hormone », ajoute le Dr Johnson.

« Cet accroissement anormal du nombre de globules rouges multiplie les risques d’infarctus du myocarde et d’évènements thromboemboliques. »

Les médecins qui accompagnent les personnes trans dans leurs hormonothérapies insistent donc toujours sur l’importance du sport lors de cette étape. Associé à bonne hygiène de vie (alimentation saine et variée, arrêt du tabagisme, etc.), il permet d’éviter un surpoids qui rendrait les traitements (encore) plus risqués. 

 

Accompagner la transition 

 

Réaliser une activité physique et sportive régulière est également utile pour lutter contre d’autres effets des traitements, et ainsi accompagner du mieux possible la transition. Notamment chez les femmes trans qui perdent environ un tiers de leur masse musculaire ! « Après avoir commencé à prendre les hormones, j’étais tout le temps exténuée », confie Ekaterina.

« Mais je me suis accrochée à la course à pied - que je pratiquais déjà depuis des années -, avec un volume d’entraînement très intensif, et la forme est revenue assez rapidement. »

Pendant les premiers mois des traitements hormonaux, il est aussi possible d’observer l’apparition de troubles dépressifs et d’une baisse de la libido. « En permettant aux individus qui transitionnent de se sentir mieux dans leurs corps, le sport réduit la durée et l’intensité de ces troubles », note le docteur Nicolaï Johnson. « Nombre de personnes trans sont des personnes fragiles en raison des discriminations qu’elles ont subies et les activités physiques peuvent vraiment les aider à éviter des comportements destructeurs », tient d’ailleurs à ajouter Ekaterina.

« Elles apportent à la fois rigueur et confiance en soi. » 

Enfin, en parallèle de l’hormonothérapie de transition, certain·es optent pour des chirurgies de réassignation qui visent à construire un vagin ou un pénis à la place de leurs organes sexuels biologiques et/ou des opérations esthétiques. Durant plusieurs heures, ces chirurgies sont lourdes pour l’organisme et, là encore, le sport a un rôle à jouer. « J’ai réalisé une vaginoplastie, et on m’avait dit que je ne pourrais pas courir pendant trois ou quatre mois », indique Ekaterina.

« Mais j’ai très vite cicatrisé grâce à ma bonne forme physique, et j’ai pu reprendre les entraînements au bout de cinq semaines. »

 

Actu santé : Enlevez votre maquillage avant de faire du sport ! 

 

Porter du maquillage pendant une activité sportive augmenterait la sécheresse de la peau… Lors d’une récente étude menée par des chercheurs américains et sud-coréens, il a été demandé à 43 étudiant·es de réaliser des exercices physiques en ayant une partie du visage maquillée avec du fond de teint.


À l’aide d’un appareil d’analyse cutanée, les chercheurs ont notamment remarqué une augmentation du taux d’humidité et du niveau de sébum sur la zone du visage maquillée après l’expérience. « Le film hydrolipidique, qui protège la peau et conserve sa beauté, s’est affiné sur la partie recouverte alors que l’effet inverse s’est produit de l’autre côté », précisait le média Science & Vie, dans un article consacré à l’étude paru le 4 mai dernier.

« Cela induit l’idée que la sécheresse cutanée pourrait davantage toucher les personnes qui pratiquent une activité sportive avec du fond de teint. »

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