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Des politiques publiques sportives pour tou·tes !

Dernière mise à jour : 31 juil.

La nomination d’un nouveau gouvernement se fait toujours attendre… L’occasion pour la FSGT d’actualiser les propositions qu’elle avait imaginé lors des élections de 2022. 


Seule fédération sportive à prendre officiellement position avant le premier tour des élections législatives anticipées organisées après la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier, la FSGT a toujours apporté sa contribution aux politiques publiques en matière d’activités physiques. En 2022, elle avait ainsi publié 22 propositions « pour le droit au sport de toutes et tous ! ». Dans un contexte de crise - économique, sociale et climatique, mais également démocratique - et des services publics sacrifiés sur l’autel de la privatisation, l’esprit de ces recommandations reste d’autant plus d’actualité.  


Sans une mobilisation républicaine des électrices et électeurs et d’un certain nombre de candidat·es, les JOP de Paris 2024 auraient pu se dérouler dans un pays gouverné par l’extrême-droite, chose qui n’est pas arrivée depuis ceux de Berlin 1936… Mais comment penser l’héritage de cet événement sans penser au projet de société que nous voulons construire pour créer les conditions d’un sport véritablement populaire, solidaire et inclusif ? Lors de l’ouverture de la dernière assemblée générale de la fédération, l’accent a été mis sur le poids des dominations sociales dans les activités physiques et l’urgence de reconnaître les pratiques réellement inclusives, c’est-à-dire avec des contenus et des formes d’organisation qui permettent à chacun·e de trouver sa place. C’est une condition essentielle au plaisir et à l’émancipation par le sport.   


Si l’égalité entre les femmes et les hommes progresse, cela est plus compliqué au niveau de l’encadrement des activités physiques, où seulement 30% des postes sont assumées par des femmes. Le racisme reste, quant à lui, le grand oublié des politiques publiques sportives. Comme pour la lutte contre les violences sexuelles, une prise de conscience doit être accompagnée de moyens pour comprendre les causes et renforcer la prévention. 

 

Du temps libéré & non précaire  

 

 « Notre boussole doit être l’émancipation humaine, la capacité de chacun et chacune à s’approprier son corps et son environnement, pour mieux comprendre la société. Faire du sport dans un club fédéré doit avant tout être synonyme de plaisirs partagés, permettant à chacune et chacun de rentrer dans l’activité, d’y rester et d’y progresser. »

En préambule des préconisations de 2022, la FSGT avait souhaité rappeler l’essentiel : les activités physiques ne sont pas déconnectées des réalités sociales. Le droit d’accès à la pratique dépend des conditions de vie des travailleuses et travailleurs. En 2023, la fédération s’était donc fortement mobilisée contre la réforme des retraites repoussant l’âge de départ à 64 ans - car plus on travaille tard, moins en prend sa retraite en bonne santé - avec autant de conséquences sur l’accès aux loisirs sportifs.   


La FSGT avait également rappelé que la retraite est synonyme d’une nouvelle forme de travail et d’épanouissement, celui du bénévolat, pour des millions de personnes. C’est une forme d’engagement essentielle dans notre société, collective. En résumé,  

les politiques publiques peuvent s’avérer inefficaces, et surtout inégalitaires, si les conditions d’un temps libéré et non précaire ne sont pas réunies.  

 

Bien grandir & bien vieillir   

 

« Pour une jeunesse saine, forte et joyeuse ».

Tel était le titre du programme que la FSGT avait élaboré dans le cadre de la campagne des élections législatives de 1936 ayant donné naissance au… Front populaire !   


Cette ambition reste intacte. La FSGT soutient ainsi le Snep-FSU qui revendique quatre heures d’EPS dès l’école primaire. Cela nécessiterait l’augmentation du temps de formation des enseignant·es, ce dernier ayant baissé de près de 40 % depuis 2017, et le recrutement d’au moins 100 professeur·es supplémentaires dans les universités à la rentrée 2024/2025.   


Au même titre que savoir lire, écrire, compter et nager, savoir rouler, grimper ou encore glisser doivent être construits comme des compétences fondamentales pour tou·tes les enfants. Le confinement lié au covid-19 n’a fait qu’aggraver la perte de motricité,  

de lien social et de capacités cardio-vasculaires des jeunes. Moins les enfants partent en vacances, et moins ils ont accès à des loisirs sportifs de pleine nature. Les inégalités sociales sont alors d’autant plus importantes et ne seront en rien réglées par une généralisation du service national universel. 

  

Bien vieillir est aussi un enjeu de société prioritaire. René Moustard, ancien coprésident de la fédération y consacre d’ailleurs toute une partie dans son livre Militant du sport populaire (récemment paru aux éditions Libertalia). Le scandale de grands groupes gestionnaires d’Ehpad a révélé la grande fragilité du troisième et du quatrième âges en France face à un système qui a privilégié les revenus des actionnaires à la dignité et au bien-être des femmes et des hommes. À l’image de la FSGT, des fédérations et des associations ont construit des activités physiques adaptées permettant de maintenir en bonne santé et d’apporter de la joie dans la pratique et les relations sociales.   

 

1 % dédié au sport   

 

Non, l’austérité budgétaire n’est pas une fatalité ! Quand on ambitionne des politiques publiques pour le plus grand nombre, il faut s’en donner les moyens. « La production de ressources est possible en pensant différemment une répartition des richesses produites dans le sport, en renforçant la solidarité » écrivait d’ailleurs la FSGT en 2022.   


Malgré le contexte olympique et le fait que la promotion de l’activité physique soit la « Grande cause nationale » de cette année, le ministère n’a pas été épargné par les coupes budgétaires. Alors que l’enveloppe consacrée au sport ne représente que 0,26 % du budget de la nation, il a été amputé de 200 millions en 2024. Sans aucun débat parlementaire.   


À ce sujet, la fédération porte une ambition depuis de nombreuses années ; celle du 1 % du budget de la nation, au même titre que la culture. Autant de moyens pour développer le nombre d’infrastructures dédiées aux activités physiques, la rénovation énergétique, renforcer les aides financières pour s’inscrire dans un club, développer l’accès aux vacances et aux colonies…   


Quel que soit le prochain gouvernement, la FSGT continuera, comme elle l’a fait tout au long de son histoire, à apporter sa contribution aux politiques publiques sportives à toutes les échelles du territoire et à résister aux politiques libérales et discriminantes. Surtout, ses associations seront toujours plus fortes pour innover et créer de nouveaux espaces de pratique associative et de solidarité. 


Emmanuelle Bonnet Oulaldj   

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