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Que fait la FSGT pour les publics LGBTQIA+ ?

Dernière mise à jour : 31 juil.

L’inclusion par le sport, l’autodétermination des personnes et la lutte contre les discriminations de genre sont des valeurs FSGT qui sont partagées par ses clubs et ses adhérent·es. Une politique d’inclusion est toutefois nécessaire pour l’accueil des publics LGBTQIA+. Mais quels sont les dispositifs mis en place par la FSGT ?

 

La FSGT compte déjà plusieurs clubs LGBTQIA+ dans ses rangs, mais un gros travail reste à effectuer... © Leo Kekemenis

Afin d’assurer un accès au sport pour toutes et tous, la FSGT possède une politique d’adhésion qui favorise l’inclusion des publics éloignés. Si on prend l’exemple des personnes trans et/ou non binaires, « aucun justificatif d'identité n’est demandé », confie Mélanie Pieters, référente du collectif fédéral minorités de genres LGBTQIA+*. 

« Ce qui leur permet de prendre une licence sans transmettre un document officiel faisant état d’un genre différent de celui exprimé ou ressenti. C'est parfois le premier document des personnes trans en accord avec leur genre. Il y a beaucoup de clubs qui s’affilient pour cette raison. »

La FSGT militant pour l’autodétermination, un travail est en cours pour mettre une troisième case sur la licence, en complément des cases de genre (féminin/masculin) et de la civilité (madame/monsieur). Si ce travail d’inclusion est nécessaire, il est néanmoins délicat note Mélanie Pieters :

« On aimerait que l'adhésion sorte de la binarité des genres, mais il y a un débat autour de l’appellation ».

À noter qu'une proposition de notion de genre plus large que femme-homme avait été proposée dans la refonte des statuts de la FSGT, mais celle-ci a été retoquée par le ministère.


Un label & un collectif fédéral 

Mettant en place des recommandations à destination des associations & des organisations sportives, la Fondation inclusion pour un environnement respectueux (Fier) est née en 2015. C’est notamment grâce à elle que la FSGT participe aux collectifs de la pride house (« maison des fiertés ») des JOP de Paris 2024. Réunissant des personnes issues du monde sportif, des chercheur·ses, des clubs ou des responsables du CNOSF et du CIO, ces collectifs ont comme finalité de produire des recommandations autour de trois thématiques : « les personnes trans* et non-binaires dans le sport », « Sport et homosexualité, vers un sport plus inclusif » et « Les femmes, les personnes lesbiennes et le sport ».


Fier dispose également d’un label. Une grille de notation portant sur les règlements, la gouvernance ou encore la politique d’adhésion a été créée, et une association ou une organisation demandeuse peut être labelisée si elle a plus de 50 points sur 100. 

La FSGT a obtenu le label Fier en janvier 2023, « mais ce n’est pas une fin en soi », précise Mélanie Pieters.

« La fondation donne des pistes d’améliorations et, deux ans après la remise du label, elle fait une réévaluation. Concernant la fédération, les principaux axes d’amélioration concernent la communication, il n’y a pas assez de visibilité sur ce qu’on fait, les moyens financiers et les moyens humains consacrés à l’inclusion. »

Afin de mieux couvrir les besoins de la communauté LGBTQIA+ et pouvoir y répondre, un collectif fédéral vient d’ailleurs d’être lancé. « Pour le moment, la structure est composée de sept salarié·es du siège fédéral, et l’objectif est dorénavant de l’élargir à des clubs et des bénévoles concernés par ces problématiques », assure sa référente.

« Les questions de l’inclusion dans les compétitions ou de la troisième case sur la licence sont d’ailleurs venues d’adhérent·es. Nous réfléchissons aussi à ouvrir ce collectif à des "expert·es" extérieur·es à la FSGT, des chercheur·ses et des sociologues, à l’image de ce qu’a fait la Fédération française de rugby avec sa commission anti-discrimination et égalité de traitement. »

Trois axes de travail pour les 90 ans

Dans le cadre du projet de développement lié aux 90 ans de la FSGT, trois axes de travail ont été identifiés. Le premier concerne la communication via la sensibilisation aux pratiques inclusives et la prévention autour des propos LGBTQIA+phobes. Pour Mélanie Pieters, « l’objectif est de décomplexer les clubs sur ces thèmes en leur mettant à disposition une boîte à outils permettant de répondre à des questions comme : "Est-ce que j’ai besoin d’un vestiaire supplémentaire si j’accueille des personnes trans ?". Si cela peut paraître bateau, il s’agit surtout de faire prendre conscience aux acteurs et actrices associatif·ves qu’accueillir un public LGBTQIA+ n’est pas aussi compliqué qu'ils/elles l'imaginent. »


Le deuxième axe concerne la formation aux questions d’inclusion pour les minorités de genre. « Il y a un premier travail à mener en direction des "têtes de réseaux" de la fédération : responsables des comités départementaux et régionaux et des commissions fédérales d’activités », détaille Mélanie Pieters.

« Puis, dans un second temps, il sera nécessaire de former les arbitres, juges et/ou commissaires pour lutter contre les comportements discriminatoires au cours des compétitions. On mène d'ailleurs un travail avec l’association Outrans pour construire des modules de formation adaptées. »

Enfin, le dernier axe s’articule autour de la politique d’adhésion et des pratiques sportives. « Il y a la question de la troisième case déjà évoquée, mais le collectif fédéral réfléchit également à mettre en place un label inclusif pour les clubs qui seraient les plus à même d’accueillir les publics LGBTQIA+ », annonce sa référente.

« Ainsi qu'un travail de partenariat et de conventionnement, notamment avec la Fédération sportive LGBT+. »

 

* Le sigle LGBTQIA+ recouvre les termes suivants : lesbienne, gay, bisexuel·le, trans, queer et intersexe, asexuel·le et tous les autres.


Zineb Ajaraâm & Thomas Fontenelle

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